Un petit jeu
Quand on fait de la recherche plus ou moins fondamentale, et qu'on explique son sujet
de recherche à quelqu'un, les réactions sont variées:
- Waouh ! c'est décidé, je ne serai ni pompier ni rock-star mais maître de conférences !
- C'est dingue, moi aussi j'ai toujours été fasciné par le théorème fluctuation-dissipation !
- Ah ok... et sinon comme musique tu écoutes quoi ?
Mais bien sûr, ce qu'on entend le plus souvent, c'est: «Mais à quoi ça sert ?»
Il y a beaucoup de réponses possibles à cette question, la réponse «à rien» n'étant pas forcément
la plus mauvaise, et la réponse «je ne sais pas» étant peut-être la plus pertinente. Si la question est naturelle, elle surprend quand même:
les répercussions des recherches scientifiques dans la vie quotidienne n'ont sans doute
jamais été aussi rapides et nombreuses (qu'elles soient positives ou négatives).
Si en seulement 30 ans
le téléphone à cadran de nos grands-parents est
devenu le smartphone que vous avez dans la poche, ce n'est pas par magie, mais parce que des centaines
de chimistes, de physiciens, de mathématiciens, d'informaticiens ont découvert des polymères, inventé
des matériaux, écrit des algorithmes. La plupart d'entre eux ne travaillaient pas pour un fabricant de téléphones.
Chacun a fait le petit bout de chemin qui l'intéressait, dans la direction
qu'il avait choisie, sans forcément imaginer le plan à long terme.
Bref, voici un petit jeu initialement conçu (avec de vraies ardoises et de vrais objets) pour la Nuit des Chercheurs à Villeurbanne. On donne l'énoncé d'une découverte
scientifique, plus ou moins récente, en apparence très absconse et fortement inutile. Le but du jeu est de trouver
à quel objet familier cette recherche a finalement donné naissance. Cliquez sur le bouton ci-dessous pour jouer:
Le but du jeu n'est pas de montrer que la science a forcément un but utilitariste (d'ailleurs il y a des intrus !)
mais de montrer que le chemin peut être long, totalement imprévu, et imprévisible, entre une recherche
menée par simple curiosité et son éventuelle application. Songez qu'en 1569, quand Tycho Brahé s'échine à mesurer
avec un peu plus de précision la position des planètes dans le ciel, il n'imagine pas encore que 4 siècles plus tard Neil Armstrong fera le plus
grand petit pas de l'Histoire.