Pour une cinquième dimension du système fluvial

Les mots portent un noyau sémiotique dont leurs usagers ne peuvent se défaire. Impossible de s’en débarrasser. Les tentatives pour infléchir cette signification (partagée et durable) restent vouées à l’échec ou procèdent de la tyrannie. Ainsi en va-t-il de la restauration. Rien n’y fait, le radical est précédé du préfixe re-. Les programme de restauration réparent un environnement dégradé, recherchent un paradis perdu, renouent avec les plaisirs de la nature originelle. La restauration est motivée par un écart différentiel déprécié entre un milieu actuellement observé et un milieu de référence historique ou distant de plus grande valeur. Affirmer cette référence disparue, c’est dénoncer les travaux des sociétés humaines, mettre en doute les progrès de l’humanité et révéler un penchant réactionnaire. Aussi est-il tentant d’utiliser d’autres mots. Chassez ce naturel que je ne saurais voir ! Mais il revient au galop. Restauration, réhabilitation, revitalisation, renaturation, requalification. Toujours et encore ce préfixe ! S’agit-il bien de revenir en arrière ? Continuer la lecture