Il existe un quartier au monde où il est impossible d’être dans son bon droit de se plaindre du peu de charme de sa porte de garage : ce quartier est au nord-ouest de Salamanque, il s’appelle le Barrio del Oeste, et tous les ans, des jeunes artistes entre 18 et 30 ans sont sélectionnés pour peindres les portes des garages des immeubles, lors d’un concours de street-art aujourd’hui connu un peu partout dans le monde.
Retour quelques décennies en arrière
Jusqu’à la fin des années 1950, personne ne vivait dans cette zone périphérique de la ville, et Salamanque ne s’étendait pas plus loin que la place baptisée Plaza de Carmelitas. C’est seulement à partir de 1960 que commencent à sortir de terre, autour de cette place, les immeubles qui formeront le Barrio del Oeste. En Espagne, cette période correspond aux années suivant la guerre civile et au gouvernement franquiste. Ici les considérations esthétiques ne sont pas une priorité, pas plus que la bétonisation des rues, pour remplacer la terre battue, ou l’accès de tous les habitants à l’eau courante ; au final le quartier lui-même n’est pas vraiment une priorité des autorités communales. Et c’est poussée par la volonté de défendre les intérêts des habitants du Barrio del Oeste, alors relégués au second plan, que nait en 1977 l’association ZOES (Zona Oeste).
Le Barrio del Oeste aujourd’hui
Dans les années 2000, alors que le quartier est en déclin et que ses commerces ferment, c’est cette même association, accompagnée de María Crisóstomo et Elena Gómez, deux jeunes femmes diplômées de l’université des Beaux-Arts de Salamanque, qui est à l’origine du projet Galería Urbana, soit le fameux concours de street-art, destiné à redonner vie au Barrio del Oeste.
Aujourd’hui le Barrio del Oeste est un très chouette quartier, entre fresques colorées, friperies, boutiques de disques, de thé (de marijuana aussi) et restaurants végétariens (ça c’est vraiment cool parce que par ici en la matière on part plutôt sur monopole des boucheries et charcuteries), si vous passez par là, ça vaut la peine d’aller s’y promener !