Depuis la petite dernière des biennales lyonnaises, à l’initiative de l’enssib
C’est déjà la 2ème édition de cette biennale du numérique organisée par l’enssib ! avec un programme dédié cette année à la question des usages et donc des contextes d’usage…
Mon collègue Rémi Thibert est intervenu pour rendre compte de son travail sur le numérique en contexte scolaire, dans le prolongement de son dossier publié à l’automne dernier sous le titre “Pédagogie + Numérique = Apprentissages 2.0“.
J’y ai également fait une intervention pour présenter les principales conclusions de ma revue de littérature intitulée “Les technologies numériques dans l’enseignement supérieur, entre défis et opportunités“, datée de la même période.
L’occasion pour moi aussi de revoir quelques collègues… du temps (pas si lointain) où les sciences de l’info m’occupaient plus que les sciences de l’édu !
En voici le résumé :
“Il ne suffit pas d’être pratiquant des technologies pour développer des usages experts pour enseigner ou apprendre. Cela vaut pour les enseignants qui ont aujourd’hui, peu ou prou, adopté la bureautique, mais dont les usages en matière d’informatique connectée restent le plus souvent de l’ordre de la sphère privée. Cela vaut aussi pour les étudiants qui ne sont pas les mutants numériques que l’on se laisse aller à imaginer parfois, lorsqu’on les assimile à des « agents » d’une révolution sociétale à l’œuvre. Mais comment en tirer les conclusions pour faire évoluer les pratiques pédagogiques et au final faire réussir les étudiants ?
Cette intervention se propose de questionner l’existence de cette génération d’abord dite Y, maintenant couramment nommée C (parce qu’elle Crée, Communique et Collabore) à la lumière des travaux empiriques disponibles. Il s’agira de savoir dans quelle mesure les étudiants sont naturellement compétents parce qu’ils utilisent les TIC, s’ils sont spontanément critiques à l’égard des enseignants qui n’utilisent pas les TIC et si les TIC ont un effet réel sur leurs performances. Les éléments de réponse dont nous disposerons nous conduiront à réfléchir à une nouvelle écologie de l’enseignement et de l’apprentissage, impliquant la mobilisation d’une diversité d’acteurs de l’enseignement supérieur et un recentrage sur la littératie numérique, non pas comme pré-requis, mais comme objectif à atteindre.”
Et les diapos :
Plutôt que de s’interroger sur l’apport possible des TIC en terme de pédagogie, il serait sans doute souhaitable de conduire une réflexion d’ordre plus général sur les visées et l’essence même de l’enseignement. Ce sont de vieilles lunes certes, mais on observe souvent une quasi fascination pour l’outil et les technologies, qui semble complètement paralyser un questionnement plus judicieux sur des enjeux épistémologiques.
Tant de savoirs et de notions quasi immédiatement mobilisables par l’étudiant lambda… Quel statut pour les “sachants” après Google. Faut il recentrer l’acte pédagogique sur les méthodes ou l’analyse plutôt que sur les savoirs…
Que le génie logiciel permette l’exploration de voies pédagogiques nouvelles, nul n’en doute.
Que quelques unes de ces voies permettent d’escompter un bénéfice important pour le public étudiant, c’est acquis.