Portrait d’une métropole latino-américaine

Il existe dans la société des strates horizontales, formées de personnes aux goûts semblables, et dans ces strates les rencontres fortuites ne sont pas rares, surtout lorsque la cause de la stratification est une quelconque caractéristique d’une minorité. Il m’est arrivé de rencontrer quelqu’un dans un quartier de Berlin, puis dans un coin reculé presque inconnu d’Italie et, finalement, dans une librairie de Buenos Aires. Est-il raisonnable d’attribuer au hasard ces rencontres répétées ? Mais je dis là quelque-chose de trivial, quiconque aime la musique, l’espéranto et le spiritisme le sait.

El túnel, “IV”, Ernesto Sábato, 1948

Dans cet extrait du roman de l’écrivain argentin Ernesto Sábato1 Ernesto Sábato est chargé de la Commission Nationale sur la Disparition de Personnes (CONADEP) ouverte à la fin de la dictature, le narrateur présente la société comme un métabolisme stratifié. Dans ces strates circulent les individus, au sein d’un réseau qui met en relation des espaces différents: Berlin, la campagne italienne, Buenos Aires… Par le biais de la fiction, l’écrivain met en lumière les puissantes circulations idéologiques et matérielles marquant la capitale argentine. Ces dernières ont été la condition de sa fondation, de son peuplement et de son étalement depuis le temps des circumnavigations du XVIe s. jusqu’à celui de la croissance urbaine généralisée.

Pôle unificateur de l’Argentine depuis le temps des indépendances régionales, ville ouverte vers l’Atlantique et fortement intégrée au Rio de la Plata, la ville présente un profil particulier construit par plusieurs siècles d’enrichissements paradigmatiques, migratoires, architecturaux.

Nous souhaiterions souligner ses caractéristiques et insister sur son évolution en la dans le cadre d’une histoire connectée reliant les colonies à leur métropole puis les États nouvellement formés à leurs modèles ou à leurs repoussoirs.

Ainsi, si Buenos Aires semble présenter les traits d’une métropole latino-américaine, ceux-ci se déclinent en spécificités locales illustrant l’affirmation d’une situation de primatie urbaine propre au territoire argentin. A plus grande échelle, la ville superpose plusieurs strates et étapes d’aménagement, reflétant une trajectoire de croissance urbaine particulière et des influences multiples, tant externes qu’internes. Elle semble connaître enfin de nouvelles dynamiques remettant en question le modèle latin d’urbanisation qu’elle sous-tend et accentuant les clivages et disparités socio-territoriales.

 

La ville de Buenos Aires partage certains des traits des métropoles latino-américaines mais s’en différencie partiellement dans son contexte, caractérisé par sa primatie et une localisation avantageuse.

Buenos Aires a été fondée sur un site de fond d’estuaire, fluvio-maritime: le Rio de la Plata, au contact entre le Parana vers l’amont et l’océan Atlantique vers l’aval, a assuré des conditions climatiques favorables au peuplement et a représenté un avantage pour l’établissement de liens maritimes étroits avec l’Espagne au XVIe s., alors métropole.

La ville constitue un doublet urbain avec Rosario, au nord-ouest, de fondation plus récente (à la charnière entre le XVIIe et le XVIIIe s.). Avec ce centre-relais le long de l’axe de pénétration puis de circulation du Rio de la Plata et du Parana, elle délimite un ruban urbain fluvial composé d’une pluralité de villes spécialisées dans le commerce et la manutention (Campana, Zarate, San Pedro).

Buenos Aires joue en effet un rôle de centre à toutes les échelles, du local au national. Cette situation privilégiée d’intermédiaire dans les échanges inter-régionaux et avec l’étranger, mais encore de suprématie dans la hiérarchie des villes se perçoit dans la macrocéphalie argentine: la capitale domine l’ensemble de l’armature urbaine nationale. Au sein de la hiérarchie des villes, elle se classe première avec 14,5 millions d’habitants dans son agglomération (Prévôt Schapira, 2022), 12 fois plus que la seconde, Cordoba, et 13 fois plus que Rosario qui, sous forte influence métropolitaine, est la troisième. Ce constat territorial est la conséquence d’un rôle nodal de la capitale dans l’organisation des flux à diverses échelles. Elle est pluriellement positionnée en situation d’interface: terrestre (avec la Pampa humide, vaste plaine agricole ceinturant la ville, en assurant la “fonction historique de collecte des grains” (Roncayolo, 1997), des produits dérivés de l’élevage et de la culture du soja, mais aussi avec le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay dans une situation d’ “intégration énergétique” (Forget, Velut, 2015) transfrontalière), mais aussi maritime (la ville-port autour de Puerto Madero puis les ports de Puerto Nuevo et de Dock Sud du temps de l’ “exportuarisation” (Massin, 2014) assurent l’exportation des produits de l’agriculture et du pétrole argentins à destination de la Chine, principalement). L’émergence et l’affirmation de la ville en tant que centre ont été permises par une situation d’isolement régional marqué, guidée par des politiques d’espacement des fondations urbaines ex nihilo2 Les colonies espagnoles du “Nouveau Monde” se dotent de lois interdisant les fondations ultérieures dans un rayon inférieur à 28 km autour des centres pré-existants (Huetz de Lemps, Goerg, 2012)..

Ce rôle historique de centre politique et économique se traduit dans l’organisation spatiale du territoire urbain et périurbain de cette “cité-territoire” (Huetz de Lemps, Goerg, 2012): il est pensé depuis la période coloniale où l’administration espagnole se représente la ville comme l’agglomération d’un noyau urbanisé (solar del pueblo) et d’un vaste hinterland composé de terres communales (ejidos et dehesas) destinées à l’approvisionnement des citadins, selon une organisation radioconcentrique où le centre-marché collecte les productions de périphéries agricoles assurant son approvisionnement  et sa vitalité économique.

La trajectoire démographique de l’ensemble urbain illustre l’affirmation d’un modèle caractérisé par une hypertrophie du “coeur et [des] vaisseaux” (Velut, 2001), la région centrale et les axes de communication qui y convergent: le poids de la ville reste très modéré un siècle après sa fondation: elle ne compte que 1060 habs en 1609 (Huetz de Lemps, Goerg, 2012). Elle compte 178 000 habitants en 1869 (Huetz de Lemps, Goerg, 2012) alors que le taux d’urbanisation dépasse à peine les 20 % en 1900 (Bairoch, 1985) dans une Argentine où l’espace rural reste un monde plein. L’explosion démographique se fait à la fin du grand XIXe s. sous l’effet de l’immigration d’origine européenne: entre 1870 et 1930, 6 millions d’étrangers dont la moitié se sédentarise (Prévôt-Schapira, 2022) arrivent à Buenos Aires, principalement en provenance d’Espagne, d’Italie et du Royaume-Uni. Leur emploi comme “cabecitas negras”, ouvriers à la chaîne dans les usines, contribue à l’essor industriel et à la croissance des suburbios: ainsi, entre 1864 et 1947, la population portègne est multipliée par 4 (Prévôt-Schapira, 2022).

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La ville de Buenos Aires dans sa forme contemporaine est le produit d’une  construction historique volontariste et de processus pluriels de différenciation expliquant son organisation territoriale et ses contrastes socio-spatiaux.

Elle présente les stigmates d’une fondation exogène et l’inertie spatiale explique le maintien de certains traits issus de la colonisation espagnole et de l’importation d’un modèle urbain européen particulier.

La ville est centrale dans le projet colonial espagnol, dont les bases sont jetées à la fin du XVe s.. Elle agit en instrument de conquête et de pacification en permettant l’encadrement et le contrôle territorial. La première factorerie éphémère, édifiée entre 1535 et 1541, puis la ville définitive pensée par le conquistador Juan de Garay en 1580 s’inscrivent dans ce mouvement de fondation de ports et de forts sur le littoral.

De cette période coloniale, la ville contemporaine conserve le plan hippodamien (cuadricula), la plaza mayor, capitale dans l’idéologie centralisatrice coloniale, la plaza de Mayo issue de la fusion d’un doublet initial de places centrales, la cathédrale bâtie par Juan de Garay en 1593.

La primatie portègne symbolique est assurée par son titre de ciudad, un privilège honorifique qui la distingue des villages (pueblos) et des villes de rang inférieur (villas) mais ce titre n’implique pas de droit nouveau, même si les élites créoles revendiquent une concentration des prérogatives d’administration du territoire colonial (Romero, 2019). Cette primatie par le droit est assurée par la différenciation vis-à-vis des deux grands ensembles administratifs antérieurs de l’empire espagnol, les vices-royautés de Nouvelle-Espagne et Nouvelle-Castille: celui de Buenos Aires est créé en 1776. Dès lors, le double statut de pôle économique majeur et de capitale politique implique une différenciation entre les prérogatives de la ville et de la cité (Roncayolo, 1997), entre celles de l’ayuntamiento et celles du virreinato.

La différenciation entre les quartiers de Buenos Aires s’est faite sous l’effet de la juxtaposition d’un construit initial et d’ajouts, de réorganisations et d’arrangements urbanistiques ultérieurs, dans le centre ou en périphérie du noyau initial.

Le damier extrêmement régulier est encore visible dans le centre (Montserrat, San Telmo, La Boca), à l’ouest du port historique (Puerto Madero). Autour, il connaît des modifications partielles liées à la pression démographique lors de la première extension de la ville: des parcelles sont rentabilisées par l’augmentation de la densité démographique, et le plan perd de sa régularité géométrique (Huetz de Lemps, Goerg, 2012). Cependant, celle-ci se maintient dans la division administrative de la ville à plusieurs échelles: le plan est découpé en districts (cuarteles), quartiers (barrios) et îlots (manzanas).

Cette fragmentation de l’urbain dans le langage et les formes matérielles est la première tentative d’organisation d’une ségrégation dans un contexte de forte croissance spatiale et de renforcement de la porosité des espaces habités par les Noirs et les Métis. Les populations les plus pauvres sont reléguées en périphérie tandis que le centre se déplace et se rénove: la ville duale apparaît.

Les quartiers bourgeois construits par de riches immigrés européens s’étendent dans les périphéries réputées saines, au Nord de la ville lors de l’épidémie de fièvre jaune (1871) : le Barrio Norte et celui de Belgrano sont préférés aux  quartiers historiques du Sud (Montserrat, San Telmo, La Boca), progressivement abandonnés.

Le centre connaît des efforts d’embellissement et de rénovation à la faveur de l’arrivée d’Européens et de capitaux. L’urbanisme nouveau obéit au modèle haussmannien d’ordre et d’hygiénisme: le haut-fonctionnaire Torcuato de Alvear (1883-1886) rénovant la ville côtoie les lieux de sociabilité européens et regarde vers Paris. La ville se dote de promenades (paseos et alamedas) s’inspirant de grandes perspectives de villes européennes comme l’Avenida de Mayo tracée en 1894, de monuments comme la statue commandée par Alvear à Bourdelle, ou de jardins botaniques comme le parc Palermo. Le cosmopolitisme dans la composition socio-territoriale de la capitale est réaffirmé architecturalement par le mélange du style français néoclassique et de celui de l’Europe du Nord.

L’Avenida de Mayo

Monument à Carlos Maria de Alvear (Bourdelle)

L’urbanité comme caractéristique de la société portègne revêt une forme particulière, déclinaison latino-américaine d’une “culture urbaine” (Roncayolo, 1997) qui se singularise en une mosaïque de cultures à l’échelle locale. Buenos Aires cristallise les manifestations culturelles d’un “Extrême-Occident” (Rouquié, 1998) réunissant des traits européens réadaptés en contexte. Certains logements secondaires des élites contemporaines, des quintas, sont issues de la rénovation de country clubs anglais du début du XXe s.. Cultivant les loisirs de classe comme le polo ou le tennis, leurs propriétaires contribuent à entretenir les attaches idéologiques et les pratiques des immigrés de l’ “Ancien monde” (Thuillier, 2006).

En contexte urbain post-dictatorial, la pratique de la ville est également imprégnée d’une culture de l’occupation de l’espace de l’espace public comme instrument politique: l’espace urbain porte la mémoire de la période où l’Armée était au pouvoir, 1976 à 1983, se cristallisant autour de la Plaza de Mayo et de l’Escuela de Mecanica de la Armada (ESMA), respectivement lieux de marche contestataire de mères et grands-mères de victimes ou de torture.

Madres y abuelas de la plaza de Mayo

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La ville de Buenos Aires connaît aujourd’hui de nouvelles dynamiques qui dessinent de nouvelles perspectives et tendent à recomposer les héritages socio-territoriaux qui l’ont formée.

En dépit de la rigueur du plan orthogonal, son extension sans limite dans le cadre d’une urbanisation ouverte se développant sur la plaine agricole à sa marge se traduit par un mitage désordonné. Le conurbano réunit aujourd’hui des périphéries inégalement développées et spécialisées dans des activités différentes. Cette croissance au-delà du boulevard-ceinture qui délimite la commune (Avenida del General Paz) n’a pas suivi le modèle de déploiement d’un éventail régulier mais bien plus d’une urbanisation sectorielle plus ou moins approfondie et pénétrante selon les orientations et l’occupation des sols nouvelle après artificialisation (Janoschka, Borsdorf, 2011). L’habitat populaire s’étend de façon désorganisée sur la Pampa, côtoyant des bidonvilles (villas miserias) dans les cuvettes inondables à proximité du Riachuelo où 2 millions d’habitants puisent informellement une eau polluée.

Source: Janoschka Michael et Axel Borsdorf, « Condomios fechados und barrios privados: The rise of private residential neighbourhoods in Latin America », Private Cities, 1er septembre 2011, p. 92-108.

Certaines périphéries industrielles connaissent une reconversion, notamment dans le cas des quartiers de Palermo Soho et de Palermo Hollywood. (Prévôt-Schapira, 2022)

Toutefois certaines périphéries n’ont pas le même contenu social et l’étalement urbain contribue également à la fragmentation spatiale.

Les grandes étendues sont mises à profit lors de grands projets immobiliers et certaines banlieues portègnes se constituent en isolats à contenu social homogène. C’est le cas à Nordelta au nord de la ville où des lotissements pavillonnaires se sont construits autour d’un cours d’eau selon un modèle sécessionniste proposant services et aménités à 90 000 habitants (Janoschka, Borsdorf, 2011). Leurs rues courbes en impasses, niant le modèle orthogonal initial, rompent avec l’idéologie intégratrice et centralisatrice sous-tendue par le modèle urbain latin dont hérite Buenos Aires: à l’heure du néolibéralisme, elles marquent l’influence du modèle anglo-saxon de Johannesburg dans un espace urbain originellement proche du modèle d’Amsterdam (Lévy, 1997). Elles desservent un ensemble fermé (barrio privado) de 1 600 hectares.

Source: Janoschka Michael et Axel Borsdorf, « Condomios fechados und barrios privados: The rise of private residential neighbourhoods in Latin America », Private Cities, 1er septembre 2011, p. 92-108.

Dans ses extensions contemporaines, Buenos Aires évolue vers un modèle de “ville sans urbanité”, marquée par la fragmentation et la détérioration du tissu initial sous l’effet de la pixellisation de la propriété, principalement dans le domaine portuaire, et la création d’une “mosaïque d’enclaves” (Massin, 2014). La politique néolibérale de délégation des services portuaires à des firmes nationales et étrangères menée par la dictature dans les années 1970 et poursuivie par les gouvernements démocratiques a favorisé la mise en concurrence des terminaux et la faillite de certains, dont les friches trouent la nappe urbaine le long de l’axe majeur du fleuve. Cela suppose de nouveaux enjeux de requalification urbaine et de création de nouveaux liens.

Bibliographie

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Janoschka Michael et Axel Borsdorf, « Condomios fechados und barrios privados: The rise of private residential neighbourhoods in Latin America », Private Cities, 1er septembre 2011, p. 92-108.

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