Services publics – Géographie de l’éducation

ECRITE – Etude sur les Contextes de RecomposItions des Territoriales sur l’Education (2017-2020)

Ce projet de recherche a été financé en 2017 par le Laboratoire de l’Education puis par le Fonds Recherche de l’ENS de Lyon. Il prend le parti que parmi les enjeux associés à l’éducation, celui des inégalités sociales, très souvent étudié, peut être enrichi par une approche géographique et territoriale. En effet, il n’est plus à démontrer que la question des inégalités dans le domaine de l’éducation a une forte dimension territoriale, et que réciproquement, « l’école » joue un rôle crucial pour des sujets aussi brûlants que la mise en place des réseaux d’éducation prioritaire, la création d’une carte scolaire, la recherche d’une égalité d’accès aux études supérieures. Nous proposons dans ce projet d’aborder la dimension territoriale des établissements scolaires et les mécanismes institutionnels locaux qui interviennent lors de leurs créations comme de leurs fermetures.

Le projet regroupe des géographes chercheur.e.s et ingénieur.e.s de l’ENS de Lyon et de l’Université Clermont-Auvergne. Il se propose de se focaliser sur les établissements de type collège, en position intermédiaire entre le primaire et le lycée, et qui accueille près de la totalité des jeunes gens à un âge où leurs capacités propres de mobilité sont encore faibles. Il s’agit de dresser le portrait d’une géographie des établissements et de son évolution dans les dernières décennies, marquées par deux processus démographiques conjoints : le vieillissement de la population des zones rurales isolées et la croissance démographique des villes et des zones périurbaines. Cette double évolution conduit donc à davantage d’hétérogénéité entre les territoires. Notre étude vise à comprendre comment l’institution scolaire s’y adapte.

L’objet de l’étude est double : mesurer l’évolution du maillage du territoire en établissements et celle en parallèle des effectifs de collégiens d’une part et d’autre part analyser, afin de pouvoir interpréter les résultats statistiques, le fonctionnement local de collèges et de leur insertion dans leurs contextes spatiaux et territoriaux au moyen d’une campagne d’entretiens auprès de professionnels de l’éducation (chefs d’établissements notamment) et d’acteurs locaux (élus, associations de parents d’élèves)

 

ANGES Publics – ANalyse GEographique des Services Publics en Europe (2015-2016)

Ce site présente les avancées et les résultats d’un programme de recherche, intitulé « ANGES Publics » (ou GAPSE en anglais pour « Geographical Analysis of Public Services in Europe ») financé par le Fonds Recherche de l’ENS de Lyon pour les années 2015 et 2016. L’objectif du projet est d’explorer la géographie des services publics et son évolution dans un contexte de fragilisation des finances publiques. La question de la réforme des administrations a été beaucoup étudiée, en particulier depuis les années 1980 et l’expansion du « New Public Management » d’abord aux Etats-Unis et au Royaume-Uni puis dans de nombreux Etats européens. Prenant le parti que dans le contexte d’une réduction générale des moyens de l’Etat (actée en France dans des politiques de type RGPP ou MAP), les ministères opèrent des révisions sectorielles de leurs implantations (réforme des cartes militaires et judiciaires en France, de la carte hospitalière en Allemagne, réformes territoriales…), nous cherchons ici à mesurer l’impact de la rétraction générale des services publics de manière transversale, afin de mettre en évidence les disparités entre les espaces qui voient leurs services fermer dans plusieurs domaines et ceux qui les voient se maintenir, voire se développer.

Des travaux ont évidemment déjà été effectués dans les domaines de l’administration publique et de la sociologie du travail (Weller, 1999) au sein des services publics. L’originalité de ce travail porterait sur la dimension spatiale et territoriale des restructurations récentes de ces secteurs. Les études proposées ces dernières années en géographie se sont concentrées avant tout sur des secteurs particuliers comme la santé (De Ruffray et Hamez, 2009). Le projet porterait quant à lui, une approche transversale et comparatiste, afin d’identifier, dans plusieurs secteurs les implications spatiales inhérentes à la rétraction d’activités (en particulier non lucratives) sur un territoire. Ces dernières ont encore été peu abordées en sciences sociales à la différence de la rétractation urbaine ou démographique.

Parce qu’une étude de tous les services publics est bien sûr une entreprise ambitieuse, nous avons voulu nous recentrer sur des services en particulier, à savoir l’éducation et la justice, mais sans s’interdire d’aller explorer des expériences dans le domaine de la santé, de la poste ou de l’administration régionale.

Le programme ANGES Publics rassemble des chercheurs de plusieurs disciplines (géographie, histoire, science politique) travaillant en France (ENS de Lyon, Institut Français de l’Education, Université de Clermont-Ferrand, Université Paris 1), en Allemagne (IRS de Berlin) et en Italie (Université catholique du Sacré Coeur de Milan).

 

 

Projet ESPON – ITAN (2012-2014)

Le projet ITAN (Integrated Territorial Analysis of Neighbourhood) est financé par la DG Regio de la Commission Européenne à l’intérieur du programme ESPON (European Observation Network, Territorial Development and Cohesion). Il vise à mieux comprendre les dynamiques d’intégration territoriale des Etats voisins de l’Union Européenne. En particulier, le programme cherche à définir si les discontinuités démographiques, économiques et politiques observées aux frontières de l’UE tendent à diminuer, signe d’une intégration progressive de ces espaces, ou si au contraire des divergences émergent. Ce programme s’appuie notamment sur un vaste projet de collecte de données sur ces espaces et cherche donc à étendre à ces nouveaux espaces la base des données collectées par les programmes ESPON depuis une décennie sur les Etats de l’UE. Les participants à ce programme à l’ENS de Lyon s’intéressent plus particulièrement au cas des Etats balkaniques extérieurs à l’UE et à un case study portant sur la Mer Noire.

 

Autres thématiques de recherche :

Mes recherches portent sur l’empreinte spatiale du pouvoir dans les capitales d’Etat et de celle de ces mêmes capitales sur leurs territoires nationaux.

A l’échelle intra-urbaine, je m’intéresse en particulier aux structures des quartiers du pouvoir et à l’hypothèse d’un lien entre forme du pouvoir politique et agencement des institutions d’un Etat dans la ville. Les quartiers gouvernementaux révèlent dans leur fonctionnement un « caléidoscope d’échelles » (Chilla, 2009), c’est-à-dire qu’ils sont non seulement un morceau d’espace urbain mais un véritable système spatial traversé par des logiques nationales ou mondiales.

Par ailleurs, la géohistoire des rapports entre capitales et Etats nationaux pose la question de la géographie des pouvoirs et de la répartition des compétences constitutionnelles comme des ressources fiscales entre Etat, régions et échelons locaux. La pertinence de l’échelon national comme espace d’analyse de la capitale d’Etat doit également être interrogée, dans un contexte de renforcement des phénomènes d’intégration territoriale en Union Européenne et à l’affirmation du niveau régional tout comme au poids de capitales régionales.

Image de présentation : Rue de Grenade (Espagne), janvier 2014 (Photo : AL)

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